La Parole aux anciens champions

 

« J’ai de beaux projets avec mon groupe de coureurs »

 

Le Nord de la France a toujours était une terre de cyclisme et quels noms ont fait les belle pages de cyclisme. Comme Stablinski, Wojtnikek, Desbiens, vasseur et bien d’autres. Et beaucoup sont passés par le réputé club formateur qu’est l’UV Foumies d’André Prissette. David Boucher en est encore un bel exemple avec une belle carrière chez les pros où l’on a pu le voir bien souvent dans les échappés. Une véritable ame de baroudeur. Aujourd’hui il continue toujours de rouler chez les amateurs mais a aussi à cœur de transmettre sa passion aux jeunes dont il s’occupe avec passion et efficacité.

 

Le reporter de VELODOM PHOTO afin de retracer un peu sa carrière et d’évoquer sa reconversion.

 

D.Bertout : « Peux tu me dresser un petit historique de ta carrière cycliste ? »
D.Boucher : «  J’ai commencé le cyclisme à l’Age de 8 ans à l’UV Fourmies. J’ai fait toutes mes écoles de cyclisme la bas et essentiellement en cyclo cross. Chez les cadets, je me suis mis au vtt ou j’ai signé de beaux résultats en coupe de France et quelques victoires comme l’oxygen cup etc… Chez les Juniors j’ai intégré l’équipe Nationale de cyclo cross ou j’ai obtenu de beaux podiums en coupe du monde et courses UCI et j’ai participé aux championnat du monde puis chez les espoirs je me suis mis à la route avec le club de dunkerque pour avoir accès aux coupes de France mais j’ai encore participé aux championnats de France de cross où je termine second à Sarrebourg. En 2003 j’ai été repris dans l’équipe réserve Lotto u23 par Dirk Dewolf et j’ai obtenu 17 victoires avec le tour d’Anvers, Spar Ardennes challenge, granitier Breton, loir et cher, tour de Normandie, vuelta de navarra et de belles places au baby giro, plus 10 kermesses belges.  En fin d’année j’ai fait un stage chez Marlux avec les professionnels. En 2004 j’ai rejoint la formation Pro saint Quentin oktos et j’ai remporté le tour de la somme puis je suis reparti en Belgique chez mr Bookmaker, unibet.com, Landbouwkrediet, Lotto, FDJ, crelan, tarteletto et depuis 2020 je roule dans une équipe amateur de haut niveau pour me faire plaisir. »

D.Bertout : «  Quel est ton plus beau souvenir dans ta carrière ? »
D.Boucher : «  Je N’ai pas de meilleurs souvenirs mais j’ai pas de très bons souvenirs comme ma semaine en rose aux 4 jours de dunkerque. Mes échappées sur les classiques, l’entrée du vélodrome à Roubaix, les voyages autour du monde avec les grandes équipes, chaque moment est unique, mon titre de champion de Belgique etc… »

D.Bertout : «  Quel est ton plus mauvais souvenir ? »
D.Boucher : «  J’en ai 3 la vuelta 2014 où j’ai failli mourir d’une déshydration importante. Le dauphiné où je n’avais pas récupéré de la campagne de classiques et mes valeurs sanguines étaient très faibles pour tenir mon rang. Et à travers la Flandre la classique que j’aurai pu remporter mais j’ai eu un soucis à 5km de l’arrivée et mon compagnon d’échappée a fini seul. (Frederic Veuchelen) »

D.Bertout : «  Un mot sur ton passage dans l’équipe FDJ ? »
D.Boucher : «  Une très belle expérience avec que de très bons souvenirs. »

D.Bertout : «  On te considérait comme un puncheur – Grimpeur ou sprinter ? »
D.Boucher : «  On me considère comme un équipier et un baroudeur, ceci dit dans une arrivée au sprint comme au Qatar, j’étais capable de faire un top 10 face aux meilleurs du monde comme boonen, greipel, cavendish, renshaw, hushovd. »

D.Bertout : «  Quelle course aurais tu aimé remporter ? »
D.Boucher : «  Une grande classique sans aucun doute, mais gagner des courses est déjà bien pour un coureur pro donc faut pas être difficile. »

D.Bertout : «  Fais tu encore un peu de vélo ? »
D.Boucher : «  Oui toujours à haut niveau mais sans contrat, je roule toujours sur les grandes courses amateurs enfin quand il y a des courses bien sur. »

D.Bertout : « Es toujours un peu dans le milieu du vélo ? »
D.Boucher : « Oui je m’occupe aussi des jeunes en tant qu’entraineur et j’ai de beaux projets avec mon groupe de coureurs »

D.Bertout : «  As-tu encore des contacts avec des anciens coéquipiers, si oui lesquels ? »
D.Boucher : «  J’ai encore quelques contacts mais pas beaucoup, c’est un monde ingrat. Et avec le train de vie que tout le monde mène aujourd’hui, on se perd vite de vu et le temps passe vite. Tout le monde a ses priorités »

D.Bertout : «  Après le vélo, quelle a été ta reconversion, que fais-tu maintenant ? »
D.Boucher : «  Je suis entraineur et je m’occupe d’une cinquantaine de jeunes dans des écoles de sports et à la maison aussi personnellement. »

D.Bertout : « Quel conseil donnerai tu à un jeune qui voudrait passer professionnel dans le vélo ? »
D.Boucher : «  D’avoir un fort caractère et un mental d’acier, de ne pas avoir peur de se faire mal et d’oser ! C’est pas en jouant à cycling manager qu’on devient pro, ni en se lamentant sans cesse. Ce n’est parfois pas le plus fort physiquement qui y arrive mais le plus fort mentalement. Les détails font la différence »

D.Bertout : «  Comment vois-tu cette saison cycliste 2021 malgré la pandémie ? »
D.Boucher : «  Je suis comme tout le monde, je ne comprends pas trop pourquoi on ne peut pas courir mais je dois juste prendre mon mal en patience et garder mes jeunes motivés. J’ai vraiment l’impression qu’on nous ment et nous prend pour des pigeons. »

D.Bertout : «  Un mot sur Julian Alaphippe, le meilleur coureur français actuellement ? »
D.Boucher : «  Naturellement, quand on est champion du monde, ca dit assez. On n’est pas champion du monde sur un circuit dur sur un coup de bol. Il est présent à chaque rendez vous-même s’il ne s’impose pas et pour bien le connaitre, c’est un super coureur »

D.Bertout : «  A ton époque, quel coureur t’as le plus marqué et aujourd’hui également »
D.Boucher : «  A mon époque c’était des cancellara, Boonen, et juste avant moi, Musseuw, Tafi, bartoli, et aujourd’hui, les jeunes sont incroyables grâce aux équipes de formations. Et naturellement en admiration de ce petit noyau mathieu vdp, Wout van aert, Tadej Pogacar, Tom Pidcock et les autres qui arrivent. Et j’ai beaucoup de respects pour ce que fait Valverde qui est 6 mois plus jeune que moi. »

 

David, un personnage bien sympathique qui a fait ces armes dans notre belle région du Nord même si maintenant à la nationalité belge. Après une belle carrière de baroudeur comme il le dit, il reste toujours dans le vélo en transmettant son expérience aux jeunes pour peut être en faire de futurs champions. Bonne continuation à lui dans tous ses nouveaux projets et merci à lui de m’avoir accordé cet interview

Merci à David Boucher et tous les photographes pour le crédit photo