Des mesures de sécurité trop excessives : un frein pour notre sport

 

2017 restera une année difficile pour l’organisation des épreuves UFOLEP dans notre région et tout particulièrement dans le Douaisis. Un état d’urgence trop poussé et des mesures de sécurité excessives ont fait que certaines épreuves de la saison sur route UFOLEP ont dû être annulées. Trop de contraintes pour les organisateurs et une psychose d’attentats à tout va. Rien de bon pour le monde associatif. Italo Lecci Président de la CTD et Président du Club du HCC a tout particulièrement  souffert de ces annulations.  Il a bien voulu donner ses impressions à VELODOM-PHOTO et espère qu’à travers la pétition qui a été lancée et donnée aux plus hautes instances de l’Etat, cela va bouger et assouplir tout ca pour que les prochaines épreuves ne soient plus mises en danger.

 

D.Bertout : «  Cette saison, plusieurs épreuves UFOLEP ont été annulées, comment expliques-tu cela ?
I.Lecci : «  Les cas sont différents : certaines l’ont été pour motif financier (je ne parle pas pour le hcc), d’autres n’ont pas abouti auprès des municipalités et seuls les clubs organisateurs pourraient t’éclairer à ce sujet. Enfin, beaucoup de celles organisées par mon club pour raison de contraintes sécuritaires liées à l’état d’urgence et que les communes ne peuvent mettre en place, ni humainement, ni matériellement et encore moins financièrement. Comme je l’ai indiqué sur les réseaux sociaux mais aussi dans le texte de la pétition lancée en mai, on nous demande plus qu’à des épreuves internationales (blocage complet, fouille…qui aboutissent à une évidence, l’annulation par les communes, surtout les plus petites, même si elles le déplorent ouvertement. Ce que je crains le plus, c’est que la dynamique qui a pris tant d’années soit réduite à néant, en particulier dans le douaisis où j’avais lancé en partenariat avec la ccco un challenge qui est mort dans l’œuf cette année, même si nous avons reçu les maillots de leaders (financés par la ccco) et qui resteront dans les cartons, en espérant des jours meilleurs. »

D.Bertout : « On évoque des problèmes de sécurité dus à l’Etat d’urgence, penses-tu que ce soit le vrai problème pour les annulations d’épreuves ?
I.Lecci : «  En tout cas, c’est le motif évoqué pour nous imposer ces contraintes, la psychose voir la paranoïa plane visiblement sur les services de police dans certains secteurs. »

D.Bertout : «  A llong terme, le vélo dans notre région ne risque-t-il pas d’en souffrir ? »
I.Lecci : «  Les passionnés, les bénévoles, les coureurs, les proches ne doivent surtout pas baisser les bras et j’espère qu’avec l’intervention au plus haut niveau des élus (députés, président de communautés de communes et élus locaux des municipalités), notre voix sera entendue. Non l’état d’urgence et la peur du terrorisme ne doivent pas nous éloigner de nos valeurs républicaines et montrons que nous ne cédons pas !! ce serait, je n’en doute pas, notre plus belle victoire. »

D.Bertout : «  Selon les médias, dans d’autres régions, le problème est moins présent, comment expliques-tu cela ? Les préfectures du Nord ne sont t’elles pas trop excessives dans leurs décisions ? »
I.Lecci : « Ce qui est certain, c’est que la manière d’appréhender  la chose est très différente d’un département à l’autre, d’un arrondissement à l’autre et selon également que les dossiers sont traités par la police ou la gendarmerie. Ainsi dans l’Avesnois et le valenciennois, sans oublier le cambrésis, les épreuves ont lieu avec les contraintes traditionnelles sans ajouts particuliers. Dans l’Aisne et la Somme mais aussi dans des départements plus éloignés, la circulation est parfois autorisée dans les 2 sens (ce que je ne comprends pas !!!), les forces de l’ordre ne font parfois même pas de passage et donc pas de contrôle de la conformité. Dans le Douaisis, comme je le disais plus haut : circulation interdite dans les 2 sens, y compris pour les riverains, entrées sur le circuit barrées par des véhicules avec chauffeur présent (coût important), contrôle des coffres et des sacs, contrôle de l’identité des signaleurs. On est bien d’un extrême à l’autre. »

D.Bertout : «  Le Chef d’Etat a évoqué la fin de l’Etat d’urgence, surement une bonne chose pour tout le monde et le monde associatif ? »
I.Lecci : «  La fin de l’état d’urgence est prévu pour octobre ou novembre, à condition que d’ici là, un « fou » sans foi ni loi, ne remette la situation sur le grill. Evidemment que ce serait une très bonne chose pour le monde associatif qui a besoin d’organiser pour exister, se faire connaître et ne soyons pas hypocrites pour vivre financièrement car ces prestations (et difficiles de faire moins cher que le haveluy cyclo club en particulier) sont souvent la principale source de revenus. Alors, oui, nous l’attendons avec impatience. »

D.Bertout : «  Selon toi, quelles seraient les solutions pour enrayer toutes ces annulations et penses-tu que les élus et préfectures sont prêts à faire un effort ? »
I.Lecci : «  Les élus sont demandeurs de ces organisations de qualité que nous proposons avec toujours des pelotons exceptionnels pour faire connaître leur ville, animer des quartiers et soutenir les associations qui sont le ciment du lien social dans le monde difficile actuel. Devant leur soutien, leurs protestations, je pense que les instances supérieures ne peuvent qu’aller dans le sens d’une reprise positive, avec certes des moyens de sécurité corrects mais qui soient possibles à mettre en place (en particulier, comme ça s’est toujours fait, la circulation dans le sens de la course sous la direction des signaleurs car comment expliquer :
-que des randonnées cyclo se déroulent sans aucune contrainte particulière alors qu’elles accueillent plusieurs centaines de participants et qu’il n’y a aucun filtrage, aucun blocage et pas de signaleurs aux carrefours
-que les feux d’artifice avec plusieurs milliers de spectateurs comme à paimpol où j’étais le 14 juillet se déroulent sans aucune fouille ni vigilance particulière
-que lors des 4 jours de dunkerque, du grand prix de denain, on puisse se promener au milieu des véhicules, des coureurs sans qu’on ne nous demande quoi que ce soit
– qu’au tour de France, les spectateurs courent à côté des coureurs et que des véhicules sont stationnés plusieurs jours durant et qu’on ne me dise pas qu’ils ont été contrôlés, fouillés !!!!
-que les marchés, les stades de foot de petites communes, les entrées de lieux de culte (toutes confessions confondues) ne soient pas protégés (si ce n’est dans les grandes villes) et qu’on nous demande bien plus alors que nous ne sommes pas habilités ….

La liste pourrait être longue, juste pour montrer que nous avons raison de croire qu’il y a 2 poids 2 mesures et c’est inacceptable pour les bénévoles que nous sommes.

Notre mobilisation trouve maintenant écho et je pense que dans un avenir proche, nous retrouverons un calendrier digne de ce nom et sur tout le territoire régional. »

D.Bertout : «  Comment vois-tu les saisons prochaines ? Es-tu optimiste ou pessimiste et pourquoi ? »
I.Lecci : «  Optimiste, je le suis par principe, c’est une philosophie que je me suis fixé mais pour cela, nous avons besoin du soutien de tous : les élus, les forces de l’ordre, les citoyens et bien sur les coureurs qui doivent respecter nos consignes, accepter l’autre, jouer le jeu car ce combat c’est aussi pour eux que nous le menons avec conviction, sérieux, ténacité et optimisme.

Puis-je être pessimiste : oui si on considère que le terrorisme s’est invité dans notre démocratie, que nous lui avons payé un lourd tribut en vies humaines mais pour tous ceux qui ont été lâchement assassinés, nous nous devons de continuer à vivre, au sens noble du terme, avec honneur et fierté car notre devise républicaine est la plus belle qui soit et je suis et nous sommes fiers de toujours la mettre en avant !! »

 

 

Au vu de tout cela, il est certain que les mesures de sécurité doivent être assouplies afin que de beaux calendriers puissent toujours exister dans la fédération UFOLEP. La balle est maintenant dans le camp des plus hautes instances. Le Président Lecci est confiant à ce sujet et sur que le monde assocatif dont nous avons tous besoin sera de nouveau à l’honneur. Espérons que la péttiion et des articles dans les médias fassent bouger les choses.